Standesherr

Dans la Confédération germanique, un Standesherr (littéralement : « seigneur de rang ») était le chef d'une ancienne maison princière ou comtale du Saint-Empire romain germanique dont les possessions avaient été médiatisées (voir: Liste des maisons allemandes médiatisées).

« Fürstenhut » : chapeau princier, utilisé pour couronner les armoiries des Standesherren princiers ainsi que comtales.

La définition de ce groupe d'aristocrates, encore investis de certains privilèges dans la Confédération germanique de 1815 à 1866 et enfin dans l'Empire allemand jusqu'en 1918, était liée à leurs anciens privilèges constitutionnels dans le Saint Empire romain germanique. C'étaient les anciens princes du Saint-Empire et les anciens comtes du Saint-Empire, donc les anciens détenteurs du vote viril (vote individuel) au Conseil impérial des princes de la Diète d'Empire (Reichstag) et les anciens détenteurs du vote de groupe (vote du curiat) au Reichstag. Ce dernier groupe se composait principalement de maisons comtales régnantes[1] qui depuis 1582 avaient été combinés dans les groupes de vote (curies) des quatre "bancs des comtes" du Conseil impérial des princes (à savoir l'Association des comtes de Wetterau et des Collèges impériaux des comtes de Souabe, de Franconie et du Bas-Rhin-Westphalie) jusqu'en 1806. En effet, à la suite de leur médiatisation, ces familles princières et comtales avaient reçu une confirmation de leur égalité du rang comme Standesherren selon l'Acte confédéral allemand avec les familles qui ont continué à régner dans la Confédération germanique de 1815 à 1866 et enfin dans l'Empire allemand jusqu'en 1918[2]. Tout au long du XIXe siècle, certaines maisons comtales de l'Ancien Empire reçurent également le rang de prince titulaire par leurs nouveaux souverains qui avaient pris possession de leurs anciens territoires.

Les Standesherren étaient principalement concentrés dans le sud et l'ouest de l'Allemagne, mais il y avait aussi un plus petit nombre dans d'autres parties de la Confédération allemande. Étant donné que les territoires des Standeherren ne coïncidaient pas toujours avec les frontières des États nouvellement formés, certains d'eux étaient également membres des premières chambres de divers États. Ainsi était par exemple le chef de la maison de Linange membre de la première chambre au grand-duché de Hesse et au grand-duché de Bade. De plus, ils jouissaient de la liberté militaire, mais en revanche, lorsqu'ils prenaient du service, ils étaient généralement immédiatement embauchés comme lieutenants. Au niveau local, ils conservaient des pouvoirs judiciaires et exécutifs dans le domaine de leurs anciens territoires qui allaient bien au-delà de la juridiction patrimoniale normale de la noblesse. Outre les vestiges des anciens droits féodaux, les Standesherren nommaient les maires, les pasteurs et les instituteurs, ils possédaient l'autorité étatique de la police forestière et cynégétique et avaient un droit de regard sur les questions des communautés politiques. Il n'était pas rare qu'une fonction publique et un système judiciaire distincts existent indépendamment des autorités de l'État. Les Standesherren ont pu faire valoir ces droits très étendus jusqu'à la révolution de Mars 1848/1849. Avec la révolution, les Standesherren perdirent en grande partie leurs droits particuliers – à l'exception de leur droit à un siège dans les premières chambres. Rien n'a changé dans leur statut aristocratique et leur droit à un rang égal, mais ils ont perdu leurs droits quasi-privés.

Les princes (« Fürst ») et leurs enfants, pour autant qu'ils aient aussi rang princier, sont qualifiés de Son Altesse Sérénissime. Si les enfants restent au rang de comte, on les traite de Son Altesse Illustrissime ainsi que les membres des familles comtales parmi les Standesherren. Cependant, tous deux expriment leur rang en utilisant le chapeau princier (« Fürstenhut ») sur leurs armoiries.

Dans l'Almanach de Gotha, ces maisons dites "médiatisées" étaient répertoriées dans la deuxième section depuis 1876. Cette division en trois sections (section I : souverains européens actuels et anciens, section II : anciennes maisons médiatisées du Saint Empire romain et section III : princes titulaires européens) a également été utilisée dans les ouvrages successeurs de l'Almanach de Gotha en langue allemande, le Genealogisches Handbuch des Adels (GHdA, paru de 1951 à 2015), et le Gothaisches Genealogisches Handbuch (GGH, Manuel de généalogie de Gotha, édité depuis 2015 par la maison d'édition des Archives de la noblesse allemande, une institution fondée en 1961 par L'Union des associations de la noblesse allemande) jusqu'à ce jour.

Les chefs des familles des Standesherren encore existantes sont membres de l'association des Standesherren allemands depuis 1864. Celui-ci tient une réunion annuelle et organise un bal pour les membres des maisons. L'actuel président depuis 2016 est le prince Maximilien de Bentheim-Tecklembourg.

  1. L'une des conditions d'admission au Conseil impérial des princes (Reichsfürstenrat) pour les familles comtales était depuis 1582 que leurs comtés devaient avoir une taille et structure administrative comparable aux territoires des princes. En 1521, il y avait 144 comtés impériaux, en 1792 seulement 99.
  2. voir: Liste des princes de la Confédération germanique (de) et Liste des princes de l'Empire allemand (de).

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